Association Livernon Autrement |
Y a-t-il quelqu'un pour m'expliquer? |
Voici l’étude de l’association sur ce qu’il faut savoir sur les réseaux de chaleur au bois énergie dans le Lot.
|
Voici des nouvelles du réseau de chaleur bois énergie sur la commune de LIVERNON.
Sur la Dépèche du 08 septembre 2011 : Livernon le réseau chaleur bois en service début 2012. Sur France3 en octobre 2011 : 19/20 Quercy-rouergue: les réseaux chaleurs bois du Lot. Sur la Dépèche du 04 novembre 2011 : Livernon ce 9e réseau chaleur bois enflamme les esprits. Sur la Dépèche du 01 décembre 2011 : Livernon l’opposition aux réseaux chaleur bois. Sur la Dépèche du 03 décembre 2011 : Livernon Autrement interpelle les autorités. Sur la Dépèche du 11 mai 2012 : Le-réseau de chaleur au bois doit faire ses preuves.
Sur La vie quercynoise du 30 octobre 2013 : L’inquiétude d’un expert près les tribunaux sur les réseaux chaleur bois Sur la Dépèche du 19 octobre 2013 : Inauguration du réseau chaleur bois de Livernon. Sur La vie quercynoise du 23 Novembre 2013 : Réseaux de chaleur bois dans le lot: ce qu’il faut savoir. Sur la Dépèche du 28 novembre 2013 : Le réseau de chaleur bois inauguré.
|
La Conférence sur le climat en POLOGNE et ses résultats incertains liés à l’activisme des puissants climato sceptiques, les sarcasmes de certains décideurs parfois ignorants face aux experts qui ne sont pas contre le bois énergie mais contre la négation des réalités sur la combustion du bois, obligent à réagir.
Notre département est peu peuplé (175 000h), économiquement pauvre, avec un habitat rural et dispersé mais où il existe différentes forêts et des agriculteurs.
Sensibilisée plus particulièrement par la combustion de la Biomasse, je suis d’accord avec ceux qui ne veulent pas un parc éolien industriel là où il n’y a pas de vent, ou « des mers » de panneaux photovoltaïques de 15 ha, installées dans des zones protégées, peu peuplées alors que ces productions nécessitent à proximité, de nombreux utilisateurs, puisque l’ électricité est difficile à réguler car non stockable.
Nombreux sont les Lotois qui se chauffent au bois.
Quelles mesures peuvent inciter les Lotois à être des acteurs de la transition énergétique ? la politique départementale y est-elle favorable ?
En préalable des mythes doivent être combattus :
Premier mythe :la combustion du bois est « saine et propre » :
Non, la combustion du bois comme toute combustion carbonée est polluante.
Le sondage dans la VIE QUERCYNOISE, les remarques de certains élus confirment que l’idée reçue que la combustion du bois est saine et propre, est bien ancrée dans les esprits et entretenue par les gouvernements des pays industrialisés. Seule la Suisse, depuis 2012, oblige tout appareil de chauffage, quelque soit sa taille, à être équipé de filtres efficaces .Cela leur permet de respecter les normes européennes, que la France n’applique pas, mais qu’il faudra respecter en 2015.Elles sont responsables depuis 2010, d’amendes en millions d’euro et surtout de morts prématurées ! Il est étonnant de lire dans un document de l’ADEME (06/2013) « le chauffage au bois peut être source de pollution »alors que toutes les études scientifiques ont toujours affirmé cette évidence.
La combustion carbonée est d’autant plus importante que le combustible est solide ; c’est pour cela que le bois et le charbon sont loin devant le fioul mais surtout le gaz qui n’émet aucune poussière et aucuns métaux lourds.
La pollution liée à la combustion du bois provoque des risques sanitaires non négligeables mais occultés par les autorités
Le rapport de Greenpeace Canada révèle que « les centrales électriques nord –américaines fonctionnant à la biomasse émettent jusqu’à 150 % de plus de CO2, 400 % de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200 % de plus de particules fines qui causent l’asthme que celles à charbon pour produire la même quantité d’énergie »
Les poussières émises par le bois sont des particules ultrafines (diamètre inférieur à 2,5µm) qui pénètrent dans les alvéoles pulmonaires puis dans le sang et sont responsables de multiples pathologies. L’appareil respiratoire est le plus fréquemment atteint particulièrement chez les personnes fragiles que sont les enfants dont le système respiratoire ne sera mature qu’à la fin de leur scolarité primaire, les personnes âgées qui ont souvent des problèmes cardio -respiratoires chroniques.
Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer)(17/10/2013)classifie la pollution de l’air extérieur par les particules comme cancérogène certain quelque soit la région du monde où on réside car il existe de preuves suffisantes pour dire que la pollution de l’air extérieur provoque le cancer du poumon .Le chauffage et la cuisson des aliments au bois en sont l’une des principales sources »
Laissons à ce chercheur du CNRS-LGGE la responsabilité de cette phrase : «la combustion d’un kg de bois bûche pollue autant qu’une tonne de gasoil pour automobile. »
Dès 2007, Gabriel ULLMANN tirait la sonnette d’alarme. Expert indépendant, il a obtenu de l’ADEME, une étude en 2008 pour sa commune .Cette« Evaluation des risques sanitaires associés à un projet d’une chaufferie bois de 700KW » a amené la municipalité à renoncer au projet devant les résultats et les inquiétudes de la population dont les parents d’élèves .La commune a, en revanche, entrepris des travaux importants de rénovation énergétique des bâtiments.
La pollution particulaire existe en milieu rural autant qu’en milieu urbain
Elle est liée à l’agriculture et au chauffage au bois qui représente 50 à 70% de la pollution, devançant de loin les transports et l’industrie, plus souvent urbains. L’étude de l’ADEME (PARTICUL’AIR : Etude interrégionale de la pollution particulaire en zone rurale) précise toutefois que l’impact de l’industrie locale est variable. On peut y lire une évidence « il est important de noter que la qualité de l’air est souvent liée à la proximité géographique des sources d’émission ».
La cheminée d’une chaufferie collective sans filtration, en plein centre bourg, qui brûle plusieurs tonnes de bois par jour peut être assimilée à celle d’une industrie du bois qui brûlerait ses déchets, polluant ainsi le voisinage immédiat !
Cette pollution rurale est quasi identique sur tout le territoire.
Le chauffage au bois est aussi une source de pollution en ville, puis qu’en 2015 les feux de cheminée seront interdits à PARIS et en Ile de France.
La pollution est variable selon le type d’appareil et la qualité du bois
Il est vrai que les cheminées ouvertes et les vieux poêles sont beaucoup plus polluants que les poêles ou chaudières bois dernière génération(HP) qui ont un rendement proche de celui du fioul ou du gaz.
Pour fournir 1000kwh d’énergie, il faut 315 kg de bois bûche ou 220 kg de granulés bois ou 100 litres de fioul.
Une chaudière individuelle HP, brûle environ 15 kg de bois/ jour alors que la plus petite chaudière collective du LOT brûle 1,2 tonne et la plus grosse 7,15 tonnes par jour .On peut penser que la pollution sera assez proportionnelle soit l’équivalent de 80 ou 470 chaudières HP pour chauffer 100 m2 isolés.
Pourquoi les contrôles règlementaires ne sont-ils pas inopinés ? Pourquoi le constructeur des chaudières lotoises demande t il à intervenir avant les contrôles ?
La qualité du bois est aussi très importante : il doit être sec, calibré, composé de plus de feuillus que de résineux à plus faible pouvoir calorifique et plus polluants.
Une filtration efficace est nécessaire pour préserver la santé des êtres vivants
En Suisse, tout appareil de chauffage au bois est installé avec un filtre. En France, seules les chaufferies de puissance supérieure à 2 MW (2000 KW) ont une filtration obligatoire et efficace qui permet des émissions de poussières en dessous des normes européennes.
Les électro-filtres et des filtres à manches existent qu’ils soient pour cheminée domestique ou collective .Leur coût varie de 2 000 à 30 000€ selon la taille de la chaudière.
Les multi cyclones des chaudières collectives lotoises et d’ailleurs, sont de pré-dépoussiéreurs qui ne filtrent pas les poussières ultrafines (PM2, 5) dangereuses pour la santé.
La méthanisation et la cogénération sont des solutions d’avenir contre la pollution et pour l’indépendance énergétique.
Deuxième mythe : la carboneutralité
L’Agence européenne de l’Environnement est extrêmement critique vis-à-vis de ce dogme qu’elle a elle-même contribué à nourrir et qui est aussi dénoncé par les scientifiques du GIEC, CNRS, INRA, ONF, Greenpeace….
Il y a un déséquilibre entre la durée et la quantité de CO2 émis lors du transport et de la combustion d’un arbre et celle du CO2 absorbé par l’arbre pour grandir. (L’équivalence est obtenue avec un délai de 50 à 100 ans)
Il correspond à une valeur positive d’émission de gaz à effet de serre par la biomasse alors qu’elle n’est pas comptabilisée par les Etats.
Au Canada, Greenpeace a estimé, en 2009, que l’émission de CO2 par la biomasse correspondait à 40 mégatonnes par an, chiffre qui dépasse celui du CO2 émis par le parc automobile canadien.
Le captage du CO2 est entrain de devenir une réalité puisqu’une compagnie d’électricité canadienne à réussi (nov. 2013) à stocker 95% du CO2 émis par une centrale au charbon.
Le BOIS : une énergie renouvelable si exploitée raisonnablement.
Ces deux mythes détruits, il n’en demeura pas moins que le bois est le seul combustible renouvelable s’il est exploité de façon raisonnée.
Pour cela, les exploitations mécanisées dans des forêts fragiles (forêts boréale ou des Causses) aboutissant à une déforestation, doivent être proscrites, surtout pour faire des pellets que le Canada exporte vers l’Europe.
Le bois-énergie doit être avant tout un « sous produit » du bois d ‘œuvre.
Quelles sont les aides du Département, en plus de celles attribuées par l’Etat pour favoriser la transition énergétique des foyers lotois ?
Dans le CONTACT LOTOIS N°87, on peut lire que 200 foyers très modestes ont bénéficié d’une aide départementale de 500 € pour « habiter mieux » .Est ce suffisant et juste quand l’aide à l’investissement apportée aux privilégiés qui peuvent être raccordés à un réseau de chaleur est de 17 000€ HT sans qu’il y ait eu l’obligation préalable de mieux isoler leur maison ?
|
Ce chiffre établi, à partir des fiches SYDED des 9 chaufferies, permet de dresser le tableau si dessus qui pose questionnements :
· Toutes sont proches d’écoles ou de maisons de retraite et rejettent 150mg/Nm3 · Trois critères d’éligibilité au Fonds Chaleur (2009-2013) ne sont pas remplis - La Densité Thermique (DT=Rapport entre l’énergie fournie et longueur du réseau) L’ADEME préconise une DT =3, le Fonds Chaleur accepte une DT de 1,5 en deçà duquel un réseau est « non viable ». Les réseaux lotois ont des DT allant de 0,33 à 0,80 - La production énergétique minimale de 100 Tep/an (tonne équivalent pétrole) biomasse sortie chaudière n’est pas atteinte pour 3 réseaux. - Le seuil exigible d’émission de 50mg/Nm 3 n’est pas garanti puisqu’il n’y a pas de filtration adaptée.
Cela pose le problème de l’avenir de ces réseaux quand en 2015, cette norme sera obligatoire. La mise en place de filtre n’ayant pas été anticipée matériellement, on peut craindre que ces chaufferies bois seront soit arrêtées soit marcheront au fioul ou fonctionneront encore au bois en étant hors la loi pour la pollution !!
· L’approvisionnement, voire la qualité du combustible : Sur un total de 6600Tonnes, 1300T. proviendraient de cagettes et palettes non traitées, 700T. de bois d’élagage des routes, 800T.de bois de déchetterie, 300T. d’écorces (30% de métaux lourds en plus) et 3300T.de plaquettes forestières mais de quelles forêts lotoises ? · L’investissement total est de 12,8Millions € HT dont la quasi-totalité est payé par nos impôts à travers toutes les subventions et le SYDED.
En conclusion :
Le LOT, pays rural, à habitat dispersé aurait du s’engager dans ce que préconisent gouvernement et ADEME : c’est-à-dire consacrer ses 12,8 millions € à des aides à la rénovation énergétique des logements anciens et même des logements neufs pour les revenus modestes en favorisant par exemple, les isolations plus écologiques et efficaces mais plus chères (chanvre, bois, laine …), les appareils de chauffages performants etc. …., créant ainsi une activité économique locale dans la construction importante . Mais cela aurait permis surtout plus de justice sociale départementale.
Le LOT n’est pas entrain de vivre une Transition Energétique adaptée à son environnement et à sa population.
Bibliographie sommaire:
1° ADEME : « le bois énergie pour les collectivités territoriales » mars 2007 2° Etude Particul’air : Etude interrégionale de la pollution particulaire en ZONE RURALE. ADEME 2009-2010 http://www.actu-environnement.com/ae/news/particules-pm10-pm25-agriculture-bois-rural-15069.php4 3° Greenpeace CANADA : « de biomasse à biomascarade » http://www.greenpeace.org/canada/fr/actualites/rapport-biomasse/ 4° L’origine surprenante de la pollution atmosphérique en composés carbonés en Europe ; CARBOSOL 2007 (http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1246.htm) 5° la pollution de l’air extérieur est considéré cancérogène certain (CIRC) 6° Poussières en suspension CITEPA http://www.citepa.org/fr/pollution-et-climat/polluants/poussieres-en-suspension 7° Filtres individuels ou collectifs : RUEGG :http://www.rueggcheminee.com/ww/hh/pub/autres_produits/filtre_a_particules_zumikron.cfm OekoTube et oekoAITop, et SYSTEME TOPclean /POUJOULAT HERZ filtres à manches céramique pour chaudières collectives 8° Philippe LETURCQ : La neutralité carbone du bois énergie : un concept trompeur ? Revue Forestière Française 63(6) : 723-734
|